Les Français du Jour J (deuxième partie)
Voici la deuxième partie de notre dossier consacré aux Français du Jour J, avec la participation des Forces Navales et des Forces Aériennes Françaises Libres. Le troisième et avant-dernier volet traitera de la Résistance intérieure. Pour celles et ceux qui ont manqué le premier volet, c’est par ici.
Sur mer
Deux croiseurs français, le Georges Leygues et le Montcalm, font partie de la Western Task Force (US Navy), chargée de l’appui sur les plages américaines. Ils sont intégrés à la Force O, qui couvre la partie d’Omaha qui va de Saint-Laurent à Port-en-Bessin. (Certaines sources affirment que le Georges Leygues aurait ouvert le feu sur la batterie allemande de Longues-sur-mer (une de celles encore visibles aujourd’hui). Cependant, selon les plans prévus, cet objectif était dévolu au HMS Ajax, qui couvrait avec l’Argonaut le flan ouest de l’Eastern Task Force (Royal Navy).
Pour l’anecdote, on notera qu’une courte séquence du “Jour le plus long” fait référence à cette participation, puisqu’on y voit l’Amiral Jaujard expliquer à ses hommes qu’il va falloir “tirer sur notre patrie” ; l’ironie du sort étant que le rôle de l’Amiral ait été dévolu à Jean Servais, comédien de nationalité… belge.
On notera également que le vieux cuirassé Courbet, démobilisé en rade de Portsmouth depuis 1940, ira, sous la conduite d’un équipage réduit au strict minimum, mourir de sa belle mort en s’échouant près de la côte pour consolider le port artificiel d’Arromanches.
Dans les airs
Il va de soi qu’une opération comme Neptune (qui désigne le débarquement proprement dit, à ne pas confondre avec Overlord, dont Neptune n’est que la première phase) ne peut être menée à bien sans une couverture aérienne exemplaire, de protection des navires et troupes d’invasion bien entendu, mais aussi de préparation au sol par bombardement des défenses côtières.
Les Forces Aériennes Françaises Libres (devenues en 1943, comme les autres forces combattantes, une composante de l’Armée Française de Libération) comportaient trois groupes de chasse (Alsace, Ile-de –France et Normandie, devenu ensuite le fameux Normandie-Niemen), deux groupes de surveillance côtière (Artois et Picardie) et deux groupes de bombardement : Bretagne et Lorraine. C’est ce dernier (connu par les Britanniques sous le nom de 342e squadron), au sein duquel s’illustrèrent entre autres Pierre Mendès-France (jusqu’en 1943) et Romain Kacew (pas encore devenu Romain Gary), qui participe aux opérations de 6 Juin : à six heures, ses appareils, volant à seulement 50 pieds ( à peine plus de 15 mètres ! ) déposent sur les plages un écran de fumée qui masquera la flotte d’assaut à la vue des Allemands.
La photographie du cuirassé Courbet est extraite du site Commandant Pierre Capitaine, tandis que celle de Romain Gary provient de celui de l’ordre de la libération.
Pour la suite du dossier, c’est par là.