Général Bradley
Omar Nelson Bradley est né en 1893 dans le Missouri. Il sort de West Point en 1915 et fera carrière dans l’infanterie. Il sera d’ailleurs le dernier commandant de la 82e division d’infanterie, avant que celle-ci ne devienne la 82e “Airborne”.
Il aurait pu servir en Europe durant la première guerre, mais la grippe espagnole retarde le départ de sa division, puis l’armistice le rend sans objet. Au long de ses différentes affectations du temps de paix, on le trouvera à plusieurs reprises comme enseignant, à West Point, de mathématiques, entre autres. Affecté auprès d’Eisenhower pour l’opération “Torch” (le débarquement en Afrique du Nord), il commandera ensuite le IIème corps d’armée lors du débarquement en Sicile (opération Husky) et de la campagne qui s’ensuivra. Pour Overlord, il commande la 1ère armée (et, du reste, il sera, de ce jour à la fin de la guerre, le chef suprême de toutes les forces terrestres américaines), que l’on retrouve sur les plages du débarquement d’Utah et à Omaha beach. Nous l’avons déjà évoqué (voir l’article sur Omaha beach), depuis son PC installé à bord de l’USS Augusta il n’était pas loin de donner l’ordre d’abandonner Omaha en raison des pertes effroyables essuyées par la première vague.
Plus tard, c’est lui qui planifiera l’opération Cobra (24 au 30 juillet), conclue par la percée d’Avranches (1er Août), qui permet d’ouvrir la route de la Bretagne. C’est lui encore qui sera choisi par Eisenhower pour prendre la tête du 12e groupe armées US. (Le piétinement constaté en Normandie a avivé les tensions entre Américains et Britanniques, les choix de Montgomery – voir l’article consacré à ce dernier – étant souvent controversés : la création du 12e groupe d’armées est une façon pour Ike de rééquilibrer les choses). Du 12 au 21 Août, c’est lui qui mène la bataille de la poche de Falaise (le “chaudron” de Falaise pour les Allemands), laquelle aboutira à la dislocation totale de la VIIème armée allemande (sans pour autant constituer un “Stalingrad en Normandie” comme on a pu l’écrire : entre 5000 et 6000 morts, entre 30 et 40 000 prisonniers, on est loin des 380 000 tués, blessés ou prisonniers des rives de la Volga, même si, si l’on peut dire, “ça n’est déjà pas mal !”).
Ce sont ses troupes encore, et celle de Patton, autrefois son chef, devenu son adjoint, qui subiront le choc de la contre-offensive allemande lors de la bataille des Ardennes ; réaliseront la jonction avec l’Armée rouge en avril 1945, et libéreront le camp de concentration de Mauthausen.
Retiré du service actif en 1953 avec le titre de Général d’armée – 5 étoiles, dont il est d’ailleurs le cinquième et dernier attributaire pour l’armée de terre – il a publié ses mémoires en 1951 (“Une histoire de soldat”), dans lesquelles il n’est pas tendre envers le Général Montgomery (voir “côté britannique”) ; il est vrai que leurs désaccords auront été nombreux (sur l’opération Market Garden et lors de la bataille des Ardennes, notamment). Il est décédé en 1981 et repose au cimetière militaire d’Arlington.
Dans “Le jour le plus long”, son rôle est interprété par Nicholas Stuart.