Les opérations aéroportées (dernière partie)
Suite de la deuxième partie des opérations aéroportées, en voici le troisième et dernier chapitre.
… A l’est, dans le secteur britannique, les choses se passent heureusement beaucoup mieux. A Pegasus Bridge, un groupe spécial d’assaut composé de 6 planeurs se pose silencieusement près des ponts, que les Britanniques veulent prendre intacts. La surprise joue à plein : le combat est violent, mais bref (5 minutes), les hommes du Major John Howard se rendent maîtres des ponts, qui n’étaient pas minés, à 0h21. Commence alors une longue attente jusqu’à l’arrivée des Commandos de Lord Lovat (ils arriveront à 13 h).
Café Gondrée, première maison libérée de France
L’anecdote retiendra que le café Gondrée, situé juste à côté, est ainsi devenu la première maison française libérée. Peu avant l’aube, le 9e Bataillon parachutiste du Lieutenant-Colonel Terence Otway (3e brigade) réussit, au prix de lourdes pertes (près de 50%), avec 150 hommes seulement sur les 750 prévus et sans appui lourd, à s’emparer de la batterie de Merville, qui tient en respect toute la plage de Sword, et à détruire, après un combat au corps-à-corps, toutes les pièces d’artillerie. Ils devront abandonner la position, que les Allemands réinvestiront 48 heures plus tard, mais, au moment du débarquement, la batterie est réduite au silence. Ce fait d’armes, avec la prise des ponts et celle de la pointe du Hoc, est considéré comme un des plus grands exploits du jour J.
Constamment harcelés, les paras britanniques (parmi lesquels évolue également un bataillon canadien) repoussent victorieusement jusqu’au soir les attaques allemandes, y compris celle de la 21e Panzerdivision. Le bilan de la journée fait état de 650 hommes morts ou blessés, sur plus de 6200 parachutés ou amenés par planeurs.
Ces opérations aéroportées (auxquelles il faut ajouter le parachutage des SAS en Bretagne – voir le dossier : “Les Français du Jour J“) constituent les plus vastes jamais entreprises. Pourtant, bien des responsables, et notamment l’Air Chief Marshal Leigh-Mallory, adjoint d’Eisenhower dans ce domaine, n’étaient pas véritablement convaincus de leur bien-fondé. Les Allemands, de leur côté, après la bataille de Crète y avaient renoncé – ils l’avaient certes emporté, mais au prix de très lourdes pertes – et n’utilisèrent plus les paras que comme force d’appoint ponctuelle ; et côté allié, la Sicile n’avait pas contribué à dissiper les doutes. La réussite d’Albany, Boston – malgré là aussi de lourdes pertes – et surtout de Tonga aura finalement forcé la décision pour la suite. C’est cependant la dernière fois que l’on utilisera autant les planeurs, l’amélioration des techniques de parachutage finira par les condamner.
Pour information vous retrouvez les liens vers les trois articles du site plages du débarquement à cette adresse : https://www.plagesdudebarquement.fr/les-operations-aeroportees/