Les opérations aéroportées (deuxième partie)
Voici la suite de notre première partie sur les opérations aéroportées.
…Quand la première vague de planeurs arrive, vers 4 h, ce n’est guère plus brillant: 10 % seulement se posent à l’endroit prévu. Le Général Pratt, adjoint de la division, est tué lors de l’atterrissage trop brutal de son appareil. Pour la 82e, cela ne vaut guère mieux: seule une petite partie (notamment le 505e Régiment parachutiste et le PC de la division) atterrit au bon endroit, le reste de la division étant dispersé jusqu’à 40 km de l’objectif. Une trentaine d’hommes arrivent sur la place de Sainte-Mère Eglise, où fait rage alors un incendie : tout le monde est donc réveillé et debout, les Allemands aussi : c’est le massacre dépeint dans “Le jour le plus long“, avec le fameux épisode de John Steele, dont le parachute reste accroché au clocher. Il a la présence d’esprit de faire le mort, les Allemands le décrocheront deux heures après, une fois les combats terminés. La moitié du 507e atterrit dans les marais où les hommes, gênés par le poids du matériel qu’ils ont sur eux (jusqu’à 45 kilos !) n’ont que peu de chances de s’en sortir. De fait, avant même, ou presque, d’avoir livré bataille, la moitié de la division est hors de combat.
Pourtant, paradoxalement, les objectifs assignés vont être atteints : l’éparpillement des soldats américains, auxquels se joignent çà et là des groupes de résistants, va désemparer les Allemands : l’ennemi est partout ! Surtout, la détermination des hommes présents sur le terrain va s’avérer décisive. La légende dorée, à travers, une fois encore “Le jour le plus long“, a retenu le personnage du Lieutenant-Colonel Benjamin Vandervoort (505e), qui, s’étant cassé le pied à l’atterrissage, (le Colonel Moseley, du 502e, s’est lui cassé la jambe) refuse de se faire soigner, et réquisitionne une charrette à bras, tirée par deux hommes qui sont d’ailleurs des égarés de la 101e, pour rejoindre les lignes de défense : un tel personnage ne pouvait être interprété que par John Wayne ! (qui avait pourtant initialement refusé le rôle, Charlton Heston étant alors pressenti). Ceux du 501e, pour leur part, réussissent à s’emparer de leur objectif, l’écluse de la Barquette, sur la Douve. Avec l’apport des renforts des vagues suivantes et le regroupement progressif des éléments dispersés, la 101e division réussit en fin de journée à contrôler tous les accès d’Utah beach. Vers 5 heures du matin, des hommes du 505e commandés par le Lieutenant-Colonel Krause prennent définitivement le contrôle de Sainte-Mère Eglise. Enfin, en contrôlant les rives du Merderet, sur lesquelles se déroulent de violents combats, la 82e elle aussi verrouille dans son secteur les accès à Utah.
Au total, dans les deux divisions, le bilan est lourd : 338 morts, près de 900 blessés, et, surtout, près de 2000 disparus…
Le musée Airborne, à Sainte-Mère Eglise, retrace admirablement cette épopée. On y notera particulièrement l’émouvante sculpture : “The day they came“ (cf la photo ci-dessus).
Vous en voulez encore ? Retrouvez-vite la suite et fin de notre dossier sur les opérations aéroportées à cette adresse.