Major Howard
Réginald John Howard naît le 8 décembre 1912, dans le quartier populaire de West End, à Londres. Aîné d’une famille de neuf enfants, ce fils d’ouvrier doit très tôt subvenir à ses besoins : à 14 ans, il devient ainsi commis chez un courtier, tout en suivant des cours du soir. En 1931, la firme qui l’emploie ferme ses portes. En 1932, il s’engage dans l’armée où il va rapidement devenir un excellent instructeur (on ne parle pas à l’époque de préparateur physique), mais, la promotion d’officier lui ayant été refusée, il doit quitter au terme de ses six années d’engagement, et entre alors dans la police, à Oxford.
Quelques mois après la déclaration de guerre, il rejoint l’armée, devient sous-officier, puis suit la formation d’officier pour arriver fin 1940 comme sous-lieutenant au sein de l’ “Oxfordshire and Buckinghamshire Light Infantry Régiment” (plus familièrement appelé “Ox and Bucks”). Promu capitaine, il accepte d’être rétrogradé au grade de lieutenant lorsque le régiment devient aéroporté, mais obtient finalement ses galons de Major en 1942.
On connaît les péripéties de l’assaut sur le pont de Bénouville (voir l’article consacré à Pegasus Bridge). L’effet de surprise a joué à plein, les ponts sont pris intacts, en à peine plus de dix minutes. Le Major Howard recevra heureusement des renforts, d’une autre vague de parachutistes d’abord, puis de Lovat débarqué à Sword, vers la mi-journée. Cela lui permettra de repousser la première vraie riposte allemande, celle de la 21e Division de Panzers. Plutôt que d’être retiré du combat en vue d’opérations futures, la compagnie du Major Howard poursuit les hostilités en Normandie, comme une simple unité d’infanterie, et ce jusqu’en septembre, ce qui la prive de participer à l’opération Market Garden.
Deux mois plus tard, rentré en Angleterre pour réorganiser sa compagnie, Howard est grièvement blessé dans un accident de voiture qui va le clouer sur un lit d’hôpital jusqu’en mars 1945. Réformé (contre son gré) suite à ses blessures, il entre en 1946 au Ministère de l’agriculture, où il restera jusqu’à sa retraite, en 1974. En 1954, la France lui a décerné la Croix de guerre avec palmes.
Jusqu’à sa mort, survenue en 1999, le Major a fait tous les ans, chaque 6 juin, le pèlerinage sur les lieux de ses exploits, déposant une gerbe en mémoire de ses camarades disparus, et s’impliquant personnellement dans la mise en place du Musée.
En 2006, sa fille Penny a publié sous le titre “Pegasus Diaries” les papiers personnels de son père.
Dans “Le jour le plus long”, son rôle est interprété par Richard Todd (voix française de Marc Cassot), lequel, cela ne s’invente pas, était, cette nuit-là, capitaine au sein du 7e Bataillon parachutiste, missionné pour venir renforcer les troupes ayant pris les ponts, ce qu’il fit effectivement avec le Major Howard à Pegasus Bridge !
Souvenir inoubliable du Major Howard , que j’ai rencontré grâce à mon frère qu’il appelait son young french commando , mon frère étant jeune Résistant dès l’âge de 15 ans . Une anecdote , alors que je lui demandait s’il avait eu des appréhensions avant d’embarquer pour le D Day , il me répondit avec un humour tout britannique qu’il était soulagé de quitter la demeure familiale pour ne pas être sous le feu roulant des questions que sa femme lui posaità ce sujet. Bien sur , il est toujours présent dans mon esprit – Thanks Sir for ever .